Jessye témoigne de son parcours, son déclic pour se lancer à son compte, ses difficultés et démarches de jeune cheffe d’entreprise :

Quel a été votre parcours avant la création de votre entreprise ?

J’ai préparé un BAC ES (économique et sociale) au Lycée de Rivières des Pères que je n’ai pas eu en raison de problèmes familiaux. Je n’ai pas retenté l’examen du Baccalauréat car j’en avais assez de l’école. A l’âge de 21 ans, j’ai essayé de passer le CAP en pâtisserie, mais trop âgée, j’ai eu des difficultés à trouver un maître d’apprentissage, j’ai donc continué à me perfectionner en autodidacte dans la présentation de mes gâteaux. J’ai également fait une formation de secrétaire comptable et je profitais de l’occasion pour faire gouter mes confections. Encouragée par mes collègues, à qui je vendais des cup cakes, j’ai créé une page Facebook afin de me faire connaître. Suite à cela, j’ai reçu de nombreuses commandes.

Comment avez-vous eu l’idée de créer votre entreprise ?

J’ai commencé à m’intéresser à une émission « Le Meilleur pâtissier » que regardait ma mère. Bonne pâtissière amatrice, ma mère m’a toujours fait de très bons gâteaux puis moi aussi, petit-à-petit, j’ai commencé à en faire. J’ai toujours voulu faire de cette passion, ma profession. J’ai toujours eu la pâtisserie dans la tête et dans le cœur.

Quelles démarches avez-vous faites ? Quelles ont été les grandes phases de la création ?

A 25 ans, j’ai fait une formation d’adulte à l’URMA (Université Régionale des Métiers de l’Artisanat) en pâtisserie. J’y suis resté une semaine et je n’y ai jamais remis les pieds car je m’ennuyais. J’ai passé le CAP en candidat libre et j’ai réussi « haut la main ». J’étais surprise mais surtout très fière de moi. Je continuais à faire mes pâtisseries mais je voulais trouver du travail, être salariée. Cependant je n’aime pas recevoir d’ordre, ni travailler avec des produits surgelés et surtout je souhaitais conserver mes samedis pour mon temps libre.
J’avais toujours dans un coin de ma tête le projet de créer un jour mon entreprise, mais je n’étais pas prête, j’avais des doutes et je ne savais comment faire.
En 2019, j’ai divorcé. Cela m’a anéantie, j’ai même remis en question la pâtisserie au point de me dire que ce n’est pas cela que je veux faire. En effet, la pâtisserie c’est de l’amour et je me sentais vide d’amour donc la pâtisserie n’avait pas de sens.
Ma famille m’a poussé à continuer à travailler même si c’était à domicile. Ma sœur m’a beaucoup encouragé puis j’ai décidé de m’immatriculer à la CMAR. L’entreprise « Mondélicieux Cupcake » est née. Je n’ai pas eu à suivre de stage de préparation à l’installation car mon diplôme était récent et j’avais quelques notions en gestion d’entreprise compte tenu de ma formation de secrétaire comptable.

Quel a été le rôle de l’Adie dans votre création d’entreprise ?

Je savais que j’avais besoin d’aide financière car je n’avais pas beaucoup d’économies. J’ai connu l’Adie par l’intermédiaire de ma sœur, qui avait elle aussi un projet de création d’entreprise. Quelques jours après la création de mon entreprise, accompagnée de ma sœur, j’ai eu un rendez-vous assez rapidement avec une conseillère. Cela s’est très bien passé avec l’obtention d’un prêt pour l’achat de matériel. J’ai beaucoup travaillé pour pouvoir prendre un local quelques mois plus tard dans la commune de Vieux-Habitants et l’Adie m’a beaucoup aidé pour l’aménager.

Avez-vous eu des doutes ? Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? comment les avez-vous surmontées ?

Oui, j’avais peur de me lancer seule et peur de ne pas plaire. J’avais des difficultés à travailler en même temps et gérer l’ouverture de ma boutique. Je me suis faite accompagner et je n’ai jamais rien lâché.

En un mot, que représente votre entreprise ? Pourquoi vous levez-vous le matin ?

Mon entreprise représente vraiment tout pour moi. Je me lève le matin pour faire ce que j’aime et pour concrétiser un projet qui me tient à cœur, celui de construire ma maison.